Bénéfices risque inhérents à l’antibioprophylaxie pour dentaire
Théoriquement , les bénéfices attendus d’une antibioprophylaxie résident dans la réduction des infections postopération sévères chez les individus sains ainsi que dans la prévention des infections des prothèses valvulaire sou orthopédiques(Pallasch, 1989 et 1989b , Neu, 1979 ,Slots et Pallasch ;1996)
Quant aux principaux inconvénients que l’on peut reprocher à l’antibioprophylaxie, ils se limitent essentiellement à l’augmentation des risques d’allergie, de toxicité L’antibioprophylaxie est plus efficace quand elle est administrée 1 heure avant, pendant ou juste après l’acte opératoire. L’administration préopératoire reste la plus conseillée car elle permet d’obtenir des concentrations plasmatique et tissulaire suffisantes pour tuer les bactéries et/ou empêcher leur adhésion (pénicillines) aux tissus afin de prévenir l’infection postopératoire.
Les bactériémies d’origine bucco-dentaire sont le plus souvent dues aux streptocoques alpha-hémolytiques (Streptococcus viridans) voire bêta-hémolytiques. Les bacilles à Gram négatif anaérobies stricts ou capnophiles peuvent aussi, moins fréquemment cependant, être responsables des infections postopératoires locales ou à distance. (Sixou et al., 1993 ; Holmstrup et Fiehn, 2000). Les staphylocoques ne sont à craindre que lorsqu’il y a effraction de la peau.
L’amoxicilline (de 2 à 3 g 1 heure avant l’intervention) reste à ce jour l’antibiotique de choix en antibioprophylaxie grâce à son activité bactéricide et à son effet antiadhésion sur la plupart des becté-ries de la cavité buccale. Lorsque le patient est allergique aux pénicillines, le praticien sera amené à prescrire soit des macrolides apparentés (clindamycine, pristinamycine), soit des macrolides (érythromycine, azithromycine ou clarithromycine).
Il est aussi conseillé de changer de famille d’antibiotique par rapport à celle habituellement utilisée par le patient, surtout si la dernière prise a eu lieu 30 jours auparavant ou moins (Welters, 1997). Il en sera de même quand le patient présente une flore bactérienne oro-pharyngée fortement perturbée à cause d’une immunodépression importante (Hall et al., 1994). Une consultation avec le médecin ou le chirurgien traitant reste alors le meilleur moyen d’établir une antibioprophylaxie personnalisée. Conjointement à la prescription d’une antibioprophylaxie préopératoire, il ne faut pas minimiser le rôle prophylactique bactéricide et/ou bactériostatique des antiseptiques locaux (polyvidone iodée, chlorhexidine, hexétidine).
Un brossage bucco-dentaire( cliquez ici)soigneux suivi d’un bain de bouche préopératoire consciencieux réduisent la charge microbienne et participent ainsi à la diminution du risque d’infection postopératoire (Sixou et Hemel, 2002). La chlorhexidine semble avoir un spectre adapté vis-à-vis de la flore buccale (Luc et al., 1991).
Toute antibioprophylaxie se doit de respecter le consensus se dégageant des recommandations des principaux auteurs référents(AHA; ANDEM;, Pallasch, Peterson):
-rapport bénéfice/risque en faveur de la prescription prophylactique de l’antibiotique;
-utilisation d’une forte dose bactéricide, unique de préférence (dose de charge);
-prescription préopératoire de préférence (sinon immédiatement après l’intervention);
-utilisation d’une molécule à activité anti-adhésion et bactéricide( amoxicilline de préférence);
-choix de la molécule en fonction de la nature de la flore bactérienne potentiellement contaminante.