Auto-entrepreneur, le statut qui met en péril la pérennité d’un projet
Malgré les avantages que présente le statut d’auto-entrepreneur, ce type de statut ne favorise pas le développement de l’entreprise dans le temps. Le statut d’auto-entrepreneur constitue même un blocage pour le porteur de projet de par sa forme juridique, mal considérée par de nombreux clients, et d’autres raisons comme le plafonnement du chiffre d’affaires, le faible revenu généré, et surtout le faible pouvoir de négociation de l’auto-entrepreneur face à ses clients. Dans ce contexte, Antonella VILAND, conseillère en entrepreneuriat lance un programme intitulé « Comment devenir auto-entrepreneur et ne pas le rester », permettant aux porteurs de projet de se former à l’entrepreneuriat.
Tout porteur de projet ambitionne de pouvoir développer son projet et son entreprise au fil du temps. Malheureusement, c’est rarement le cas pour un auto-entrepreneur, du moins si celui-ci garde le même statut. Au niveau du chiffre d’affaires, le système de plafonnement ne permet pas à un auto-entrepreneur de dépasser le seuil de 80 000 euros/an (chiffre arrondi) pour les commerçants (vente de produits) et 30 000 euros/an (chiffre arrondi) pour les professions libérales (vente de service). Ce plafonnement de chiffre d’affaires constitue un véritable handicap pour l’entrepreneur, car en déduisant les nombreuses charges (cotisations sociales, frais bancaires, publicités, déplacements, téléphones et Internet, etc.) un auto-entrepreneur arrive à peine à toucher 500 euros par mois. C’est le cas de près de 90% d’auto-entrepreneurs (d’après une étude de l’Insee) ayant exercé depuis plus de trois ans. Ce faible revenu s’explique partiellement lorsqu’un auto-entrepreneur ne bénéficie plus des avantages sur l’exonération de charges sociales comme l’ACCRE. Même avec une vision extrêmement positive, cas rare dans la réalité, un auto-entrepreneur touche juste l’équivalent du SMIC.
Outre les problèmes de plafonnement de chiffre d’affaires et du faible revenu, l’auto-entrepreneur doit également surmonter le problème de considération et des préjugés des clients le plaçant généralement au rang d’amateur peu qualifié dans son secteur d’activité. Cela induit systématiquement un faible pouvoir de négociation de l’auto-entrepreneur lors des négociations avec le client. Dans la plupart des cas, c’est toujours le tarif de prestation qui fera l’objet de la négociation, et cela, pratiquement jamais dans l’avantage de l’auto-entrepreneur. Pour les prestations auprès des grandes entreprises, ces dernières préfèrent largement faire appel à d’autres prestataires, autres que l’auto-entrepreneur, qu’elles considèrent comme étant « expert ». Ainsi, pour assurer la pérennité d’un projet, mieux vaut opter pour une autre forme juridique lors de la constitution de l’entreprise. Toutefois, le statut d’auto-entrepreneur peut toujours servir de tremplin pour les nouveaux porteurs de projet, à condition de ne pas trop s’y attarder.