Voilà peut-être une nouvelle à classer dans la rubrique justice qui va mettre fin à plusieurs années de procédure dans ce que l’on a appelé l’ « affaire de l’héritage Charles Trenet ».

Mais avant de divulguer la nature de ce nouveau rebondissement de ce feuilleton juridique, faisons un rappel des faits.

Décès du chanteur et première plainte

En 2001, la France perd l’un de ses enfants : Charles Trenet disparait à l’âge de 87 ans. L’ouverture du testament donne lieu à une première polémique. A défaut d’avoir légué son patrimoine à sa famille survivante (Lucienne Trenet, sa demi-sœur ou Wulfran Trenet, son neveu) le grand Charles choisit un héritier unique, Georges El Assidi, qui fut son secrétaire particulier et chauffeur pendant 20 ans.

Lucienne et Wulfran déposent une première plainte. Celle-ci précise mais sans preuve et uniquement sur la base de quelques témoignages que Georges El Assidi a obtenu la signature de Charles Trenet sur le testament par la contrainte.

Par deux fois la famille Trenet saisira la justice et une troisième fois, seule, Lucienne Trenet tentera de faire annuler le testament en 2011, sans succès.

Le train de vie controversé de Georges El Assidi

L’héritier profite pleinement du legs qui lui a été fait. De nombreuses voitures de luxe (une trentaine), achetées neuves et revendues à un prix bien au-dessous du marché de l’occasion passent entre ses mains. Des notes de restaurant et d’hôtels parmi les plus prestigieux s’accumulent pour un montant de près de 70 000 euros chaque année.

Le patrimoine de Charles Trenet, d’un montant initial de près de 3 millions d’euros, est en danger et Georges El Assidi est aux abois. Criblé de dettes, il tente de s’en sortir en contractant plusieurs prêts bancaires, les plus récents servant à rembourser les plus anciens.

En 2006, sa situation financière est catastrophique. A cela vient se rajouter des rappels incessants de l’ISF qui n’a reçu aucune déclaration d’impôt de la part de Georges El Assidi depuis 5 ans.

La société NEST A/S

Sur les conseils d’un ami, Georges El Assidi va trouver de l’aide hors de France. Maurice Khardine et Johan Schlüter résident au Danemark et proposent à Georges El Assidi de monter une société qui veillera à la protection du patrimoine de Charles Trenet tout en valorisant l’image de celui-ci. Dans les projets à venir figure en particulier un musée à la mémoire du « fou chantant ».

La société NEST A/S est créée, et Georges El Assidi en prend le contrôle avec 70% des droits de vote. Mais en 2007, il porte plainte pour escroquerie contre les dirigeants Maurice Khardine et Johan Schlüter. Il les accuse d’avoir profités de son héritage et se dit être victime d’escroquerie.

La justice française va condamner les deux hommes qui se défendent en mettant en évidence le train de vie luxueux de Georges El Assidi seul responsable de ses déboires financiers.

Un nouvel épisode vient de s’ajouter à cette histoire.

Le 10 avril 2015, après relecture des faits, la Cour d’Appel de Paris a relaxé Maurice Khardine des accusations portées par Georges El Assidi.

Espérons maintenant que les projets pour promouvoir l’image de Charles Trenet soient mis en œuvre pour que toute une nouvelle génération puisse connaitre les chansons de cet artiste incontournable.