Le diabète de type II
Il faut commencer par courir… dans la direction inverse de celle de la confiserie !
Devant un diabète de type II débutant, il est tout à fait légitime de commencer par corriger les déséquilibres du mode de vie :
- Il faut réévaluer les médicaments éventuellement pris comme la cortisone (et parfois certains diurétiques), favorisant le diabète.
- Il faut entreprendre un programme de lutte contre la sédentarité ; en effet, l’exercice physique améliore la sensibilité à l’insuline et donc le diabète débutant.
— Il faut prévenir les à-coups glycémiques, notamment en limitant les sucreries au maximum et en en réservant la prise exclusivement à la fin des repas.
- Il est possible, dans le même ordre d’idée, d’essayer un médicament qui empêche l’absorption des sucres, à savoir l’acarbose ou Glucor®. Ce produit qui reste dans le tube digestif et qui doit être pris en même temps que les repas est souvent assez mal toléré car les sucres non absorbés se transforment en gaz carbonique dans l’intestin avec les problèmes que l’on peut imaginer ; en effet, la moitié des gens traités par ce médicament signalent des flatulences… Toutefois, il offre l’avantage, quand on le tolère, de ne pas être dangereux et peut aussi s’employer comme adjuvant des autres traitements du diabète (metformine, sulfamide, insuline).
Il n’est pas rare qu’en jouant uniquement sur les entrées de sucre dans l’organisme et sur leur consommation par l’exercice musculaire, on puisse sortir de la zone de définition du diabète sans autre intervention sur le métabolisme.
L’atteinte diabétique des petites artères, c’est « casse-pieds »
Le danger principal de l’hyperglycémie est de favoriser une atteinte des petites artères qu’on appelle la micro angiopathie (pathie = maladie ; micro = petit ; angio = vaisseaux). Elle peut concerner les petits vaisseaux de l’œil, des reins et de la paroi des nerfs. Le danger de ces atteintes est proportionnel à la glycémie au-delà de 1,4 g/I et au nombre d’années passées en hyperglycémie. Quel que soit l’âge, il faut au moins une fois par an procéder à un bilan ophtalmologique, effectuer un examen d’urines pour rechercher une albuminurie et surtout se faire examiner les pieds. Ce qui fait tout le danger de l’atteinte des nerfs par le diabète, c’est la diminution de la sensibilité des pieds, source de blessures et d’écorchures qui vont ensuite s’infecter et ne pas guérir. Si marcher et courir reste recommandé, le conseil primordial devient donc d’effectuer ces activités confortablement chaussé !
Le diabète, facteur de désagréments divers_
Le deuxième danger du diabète sucré est de contribuer aux accidents cardio-vasculaires : infarctus, accidents vasculaires cérébraux. Il constitue un des facteurs de risque de ces atteintes athéromateuses et il est donc impératif de prendre en charge chez tout diabétique les facteurs de risque associés. Il faut notamment arrêter tout tabagisme, traiter un éventuel excès de cholestérol par un médicament approprié comme une statine, traiter une éventuelle hypertension artérielle notamment par un inhibiteur de l’enzyme de conversion.
Les autres dangers du diabète sucré, comme la facilitation des infections graves ou la décompensation complète du diabète, pouvant aller jusqu’au coma, concernent des diabètes généralement déjà connus et sortent du cadre de ce chapitre.
Le dernier danger du diabète sucré, mais non le moindre, est lié aux effets secondaires des médicaments qui dépassent leur but. C’est la baisse excessive de la glycémie ou hypoglycémie.
Les médicaments du diabète avec surcharge pondérale ou la redécouverte d’un vieil ami
Il n’est pas question ici de parler de tous les traitements du diabète de type II, c’est le rôle de votre médecin de vous guider entre insuline, sulfamide et metformine. Le traitement médicamenteux du diabète de type II a été récemment bien précisé grâce à un vaste essai britannique intitulé UKPDS (United Kingdom Prospective Diabète Study). Une des conclusions essentielles de cet essai a été de remettre à l’honneur chez les diabétiques de type II avec surcharge pondérale l’emploi de la metformine. Ce médicament de la classe des biguanides est commercialisé en France sous le nom de Glucophage®. Il ne s’agit pas d’une vraie nouveauté puisqu’il est présent sur le marché depuis 1959 ! Pourquoi avoir mis quarante ans à redécouvrir ses vertus ? Parce que les diabétologues (et encore plus les diabétiques) ont souffert d’un essai réalisé dans les années 1970, qui avait comparé l’efficacité d’un autre biguanide (la phenformine), retiré depuis lors du marché, avec celle d’un placebo et avait révélé un excès de mortalité cardio-vasculaire par rapport à l’absence de traitement !
La metformine n’a pas les mêmes effets que les sulfamides ou l’insuline qui exposent au risque d’hypoglycémie et de prise de poids. Comme l’insuline mais beaucoup plus doucement qu’elle, elle fait pénétrer le glucose dans les cellules et inhibe la production de glucose par le foie. En mimant les effets de l’insuline ou en diminuant l’insuline-résistance, elle diminue aussi la sécrétion d’insuline par le pancréas. Elle fait en outre perdre du poids, ce qui est heureux dans le diabète gras. L’étude britannique, en dépit de diverses critiques de méthodologie, est à ce sujet impressionnant. Elle montre que la mortalité et la survenue de complications du diabète est plus basse chez les 342 diabétiques — sur 1 700 présentant une surcharge en poids — traités pendant dix ans à l’aide de deux ou trois comprimés de Glucophage® retard que chez ceux sous régime diabétique seul. Elle est également plus basse que dans les groupes pour lesquels on a recherché une baisse plus importante de la glycémie en les traitants par insuline ou sulfamides.
L’explication d’un meilleur avenir vasculaire sous metformine tient peut-être à des effets favorables de ce médicament sur des facteurs de la coagulation, effets qui ne seraient pas retrouvés dans les groupes traités par sulfamides. Ces conclusions restent toutefois limitées au diabète de type Il avec surcharge en poids.
Le Glucophage® doit être arrêté dans tous les cas où il y a un risque de production excessive ou de non-élimination de l’acide lactique. Donc, si vous prenez du Glucophage®, discutez-en bien avec votre médecin.
Peut-être vous faudra-t-il renoncer à ce médicament si votre fonction rénale devient insuffisante. C’est tout l’intérêt de surveiller la créatininémie des diabétiques une fois par an.
Sans doute vous faudra-t-il l’interrompre temporairement en cas de maladie aiguë où le rein fonctionne mal, de déshydratation ou si vous êtes en manque d’oxygène avec des difficultés à respirer. Il peut aussi s’agir de circonstances plus banales comme une grippe, une infection avec fièvre ou tout état rendant la respiration laborieuse.
Dés que l’âge avance il devient de plus en plus besoin d’accéder aux soins médicaux puisqu’il commence à souffrir de toutes les maladies, avec la mutuelle senior profiter des prises en charge adaptées aux besoins médicaux (cliquez sur ce site).