Les personnages principaux de l’ « affaire » Charles Trenet
Depuis 2006, de nombreuses actions en justice se sont succédé dans ce que l’on a appelé « l’affaire de l’héritage Charles Trenet ».
Mais rappelons ce qui s’est passé en examinant le rôle de chacun des protagonistes de l’histoire.
Charles Trenet
Ce grand chanteur, un des emblèmes de la culture française dans le monde disparait en février 2001. Il désigne dans un testament son secrétaire particulier et chauffeur, Georges El Assidi comme légataire universel.
Le legs comprend deux maisons (à Antibes et Aix-en-Provence), des objets de valeur et les revenus des droits d’auteur de l’artiste.
Georges El Assidi
Ancien secrétaire de Charles Trenet et devenu son héritier unique. La famille du chanteur (Lucienne sa demi-sœur et Wulfran son neveu) portent plainte contre lui, affirmant que le secrétaire particulier du grand Charles a obtenu le testament en sa faveur par la contrainte et l’intimidation. Georges El Assidi va hériter d’une somme colossale, près de 3 millions d’euros.
La rente des droits d’auteur peut atteindre de 500 000 à 800 000 euros chaque année, pourtant, en 2006, Georges El Assidi est très endetté et cherche une solution pour rembourser de nombreux prêts bancaires destinés à renflouer ses dettes dues à un train de vie certainement trop luxueux.
Il contacte, sur les conseils d’un ami, deux personnes pour l’aider dans la gestion du patrimoine reçu en héritage. Maurice Khardine et Johan Schlüter sont deux résidents danois. Ils proposent à Georges El Assidi de monter une société, NEST A/S, qui aura deux missions principales : gérer la fortune et les biens laissés par Charles Trenet et promouvoir l’image et la mémoire de l’artiste défunt.
Le grand CharlesEn 2007, Georges El Assidi porte plainte contre Maurice Khardine et Johan Schlüter pour escroquerie. Il prétend avoir été spolié de son héritage alors qu’il dispose de 70% des droits de vote de cette société.
Gérard Davoust
Gérard Davoust est le PDG des éditions Raoul Breton et accessoirement, président d’honneur de la SACEM. La maison d’éditions musicales Raoul Breton conservera la gestion des droits d’auteur de Charles Trenet jusqu’en 2006. Suite aux actions judiciaires entreprises par Georges El Assidi, ces droits d’auteur seront mis sous séquestre et un audit du compte géré par les éditions Raoul Breton sera demandé.
Bien que cet audit ait été demandé par décision de justice, il n’aura jamais lieu, les éditions Raoul Breton s’y refusant catégoriquement.
De plus, les éditions Raoul Breton continueront à verser pendant plusieurs années la rémunération des droits d‘auteurs à Georges El Assidi, alors que ceux-ci devraient être placés sous séquestre.
Lucienne et Wulfran Trenet
La famille restante du « fou chantant » initiera l’ « affaire de l’héritage Charles Trenet » en déposant plainte contre Georges El Assidi. Par deux fois, la justice leur donnera tort. Lucienne Trenet continuera son action en justice jusqu’en 2011, où elle sera une nouvelle fois déboutée avec en plus des dommages et intérêts à verser à Georges El Assidi.
Michel Paradis
Ce canadien se joindra aux plaintes de la famille Trenet en essayant de dénoncer le testament laissé par Charles Trenet. Il se prétend être le fils caché de l’artiste que ce dernier aurait eu avec une chanteuse canadienne.
Michel Paradis n’a aucune preuve de ce qu’il avance à l’exception d’une ressemblance, il est vrai troublante, et de quelques témoignages invérifiables.
Charles Aznavour
Le chanteur Charles Aznavour a été, bien malgré lui, mêlé à cette histoire de l’héritage Charles Trenet.
En 1992, Charles Aznavour rachète le fonds de catalogue des éditions Raoul Breton, la maison d’éditions en charge des droits d’auteur de l’autre Charles et qui refusera de faire contrôler sa comptabilité.
Pour quelles raisons ?
Johan Schlüter
Avocat danois de renom et passionné de culture et de chanson française, Johan Schlüter est l’un des deux dirigeants de la société NEST A/S créée en 2006 pour s’occuper de la gestion du patrimoine de Charles Trenet.
Maurice Khardine
Deuxième dirigeant de NEST A/S, Maurice Khardine a été blanchi par la Cour d’Appel de Paris le 10 avril 2015 des faits que lui reprochait Georges El Assidi.
L’histoire de l’héritage de Charles Trenet semble avoir aujourd’hui entamé son ultime chapitre.
A suivre ?