Pour les personnes non-initiées au monde de la photo, il existe aujourd’hui un malentendu entre post-traitement et retouche des photos. En tant que photographe de mariage, j’ai déjà entendu que si je manipule mes photos c’est que je ne suis pas bon ! L’objectif de cet article est de démontrer l’importance du processus de développement d’une photo.

Commençons tout de suite par un exemple qui sera plus parlant:

Sur la deuxième photo ci-dessus, on peut noter des noirs plus profonds ainsi que des couleurs plus vives en comparaison avec l’originale. La différence est subtile mais les modifications effectuées sur la photo ont permis de la sublimer et sans cela, elle n’aurait pas eu le même impact. Toutes les photographies présentées dans mon portfolio sont passées par le même genre de traitement. Bien que celui-ci puisse être plus ou moins poussé, le principe reste néanmoins identique.

A l’ère de l’argentique, la pellicule était soumise à un processus de développement dans ce qu’on appelait une chambre noire. Grâce à la manipulation des bains chimiques, le photographe pouvait donner un style à sa photo, notamment en augmentant la profondeur des noirs, en jouant sur le contraste et la vivacité des couleurs, etc….En ayant recours à des encres, il était même possible de réaliser de vraies retouches afin de supprimer une partie de la photo perturbant sa lecture. Une pellicule n’ayant pas d’intérêt en tant que telle, ce processus lent et délicat était en réalité indispensable.

Et puis le numérique est arrivé. Avec des appareils grand-public, voire des téléphones (!), permettant de sortir des photos contrastées, aux couleurs flatteuses, et cela sans avoir la moindre connaissance photographique.

En revanche, les appareils professionnels, eux, enregistrent les photos au format RAW non compressé et destiné à être exploité par le photographe via un logiciel de traitement. La chambre noire a en effet été remplacée par des logiciels tels que Lightroom ou DxO, qui permettent de jouer sur le contraste, les couleurs ou encore la balance des blancs. Contrairement à Photoshop, ces logiciels ne permettent pas (de manière aisée en tout cas) de retoucher les photos. Il s’agit donc bien de développement.

Pour conclure, j’espère avoir clarifier pourquoi il n’est pas envisageable pour le photographe de mariage que je suis de livrer mes photos aux clients sans les avoir développer au préalable. Ce processus est à différencier de la retouche numérique.